L'odyssée commence à Constantinople au Grand Palais
A
l’occasion de la grande
exposition «De Byzance à Istanbul» organisée au Grand Palais,
«Odyssée
– Périples et Découvertes» retourne à Constantinople !
Un
parcours qui retrace
l’histoire de la cité emblématique depuis la formation géologique du
détroit du Bosphore jusqu’aux fouilles archéologiques récentes qui ont
mis au jour le grand port byzantin de Théodose …
Durant cette visite nous avons été accompagnés par notre amie
Anne-Marie Terel, historienne et conférencière qui nous a fait revivre
des moments d’histoire unique, heureux et glorieux mais aussi
douloureux et ensanglantés au travers d’une riche collection d’objets
d’art prêtés par le Louvre, le Musée de Cluny, le Palais du Top Kapi,
des Musées archéologiques de la Turquie, le Musée Bénaki, le Patriarcat
Œcuménique et des collections privées…

L'affiche de
l’exposition avec le portrait de
Mehmet II le conquérant
et la tête de Constantin le Grand
ainsi que le groupe après la visite de l'exposition
Le
port, attesté depuis huit mille ans, est la marque d’une place
commerciale éminente et prospère, centre d’une voie nord-sud.
L’économie et la vie quotidienne de Byzance, fondation grecque au VIIe
siècle avant Jésus-Christ, sont déterminées par la position de la
ville.
En 330 la ville devient capitale de l’Empire Romain sous le
nom de Constantinople, en hommage à l’empereur Constantin. Sa position
de centre commercial, politique, militaire et religieux se renforce
jusqu’à au XVe siècle. La ville antique se modernise : le
port, les
murailles, les artères, les forums se complètent des monuments
d’architecture sans égale : l’hippodrome, le complexe
palatial, la
grande basilique de Sainte-Sophie, la citerne royale...
La
mise à sac de la cité qui se produit au cours de la quatrième croisade
et l’occupation latine entre 1204 et 1261 affaiblissent
l’Empire malgré
la restauration du pouvoir byzantin par les Paléologues.
Constantinople
tombera dans les mains des Ottomans en 1453 et Mehmet II le Conquérant
fait d’elle la capitale d’un nouvel empire musulman. Son règne et ceux
de ses successeurs voient la conversion des édifices chrétiens, au
premier rang desquels Sainte-Sophie, pour répondre aux usages de
l’Islam. De même, la construction d’un nouveau palais et des mosquées
qui résultent d’une politique d’extension de l’Empire Ottoman,
transforme le visage de la ville.

A noter que malgré la volonté des autorités turques et une
certaine politique française aujourd’hui de nous faire croire
qu'aussitôt après la chute de Constantinople en 1453, la cité a changé
de
nom, il est bon de savoir que la Ville a conservé son nom jusqu’à la
fondation du nouvel état turc par Kemal Atatürk. D’ailleurs
le fameux Traité de Lausanne rédigé justement en Suisse en 1923 en
français et en anglais et signé par la communauté internationale,
mentionne la ville comme « Constantinople ».
A signaler également que malgré le regard
« objectif » de l’exposition sur l’histoire, le
Patriarcat Œcuménique de Constantinople, autorité spirituelle suprême
du monde chrétien orthodoxe, reconnu en tant que telle par la
communauté internationale – sauf la Turquie, candidate à l’UE – est
mentionné sur les panneaux explicatifs comme « Eglise,
grecque-orthodoxe » !
Il est vrai que l’exposition a comme but de « refaire
l’image » de la Turquie, la présenté comme un pays héritier de
toutes les cultures qui ont précédé l’arrivée des Turcs sur la
péninsule de l’Asie Mineure, afin de préparer l’opinion publique
française pour l’éventuelle adhésion de la Turquie à l’Europe.
Nous,
les Grecs et les philhellènes, nous sommes peut-être prêts à
accueillir la Turquie dans l’UE, mais nous n’accepterons jamais
« l’oublie » de l’Histoire.
Nous pouvons tout
accepter mais pas oublier ! La Turquie de son côté doit
assumer, accepter, respecter et conserver ce passé !